La science sauvera le climat…ou pas

Pietro Gifaro, pouvez-vous vous présenter ?

Je dirige la chaire Sciences du climat à l’Université Macerati en Italie. Je suis chercheur en géo-ingénierie, c’est-à-dire que je travaille sur les technologies que nous pourrions développer pour lutter contre le dérèglement climatique.

Pour faire simple, la “géo-ingénierie” désigne des projets scientifiques capables de modifier le climat et l’équilibre énergétique terrestre pour lutter contre le réchauffement climatique.

Sur quelle vision se fonde vos travaux de recherche ?

Je ne crois pas à notre capacité à réduire les gaz à effet de serre. Je ne pense pas non plus qu’il soit souhaitable de nous orienter vers une société s’appuyant sur la décroissance pour y parvenir. Ce n’est pas la décroissance qui motivera les prochaines générations. Je suis un fervent partisan du progrès et je pense intimement que la technologie nous permettra de résoudre l’équation climatique sans avoir besoin de remettre en cause nos modes de fonctionnement et le système qui porte notre développement, notamment depuis l’après-guerre. Pourquoi d’ailleurs remettre en cause un système qui nous a permis de sortir des milliards de personnes de la misère, du sous-développement ?

Concrètement, sur quoi travaillez-vous ?

Nous travaillons notamment dans notre laboratoire sur deux projets de recherche, à mes yeux majeurs : l’ensemencement en fer des océans et des techniques de gestion des rayonnements solaires.

C’est-à-dire ?

Le dérèglement climatique agit sur l’acidification des océans, qui détruit les écosystèmes. L’ensemencement en fer favorise l’éclosion de planctons marins et donc régénère ce que nous avons détruit.

L’effet de serre, comme vous le savez, provient des rayons du soleil, qui, en étant prisonniers de l’atmosphère, la réchauffe. Donc pour lutter contre ce réchauffement, une solution consiste à renvoyer une partie des rayons du soleil, pour que leurs effets soient amoindris. Comment ? Nous travaillons sur des miroirs géants qui réfléchiront ces rayons à grande échelle. Donc plus besoin de réduire nos émissions, si les rayons réchauffent moins notre atmosphère.

D’autres travaillent par exemple sur la dissémination de particules de souffre dans l’atmosphère, dans la même optique de diminution de l‘impact des rayons solaires.

Ne voyez-vous pas de dangers à jouer avec le climat, en quelque sorte, à changer nos écosystèmes, à encombrer le ciel ?

Je ne vois objectivement pas d’autres solutions. L’homme a toujours avancé par son inventivité, sa capacité à inventer de nouvelles solutions pour lui, la planète, pour maîtriser la nature. Nous nous inscrivons dans cette continuité.

Je ne crois pas à un retour à l’âge de pierre, à des communautés vivant comme il y a 200 ans dans une symbiose passive. Devons-nous renoncer à notre intelligence ? C’est absurde d’envisager un retour en arrière et délétère pour l’avenir de l’Homme. Aucune génération n’est revenue en arrière, ne commençons pas aujourd’hui.

Et si les conséquences n’étaient pas maîtrisées ?

Mais pourquoi ne maîtriserions-nous pas les conséquences de ces inventions ? L’Homme n’a-t-il pas toujours résolu les grandes difficultés qui se dressaient sur son chemin ?

Nous mourrions à 29 ans en moyenne il y a moins de 2 siècles. Pensez-vous que les 7 milliards d’habitant de notre planète veulent revenir à ces temps de misère ?

Misons plutôt sur l’intelligence humaine qui est sans limite et sur les formidables capacités technologiques que nous offre l’accélération exponentielle des progrès scientifiques. Prenons l’intelligence artificielle, par exemple, elle est encore à l’aube de son développement, nous ne sommes capables de penser qu’une part infinitésimale de ce que cette technologie va nous apporter. Faisons-nous confiance !

Alors, justement, à propos d’avenir, quels sont vos futurs désirables ?

Je parlerais déjà de mes propres futurs désirables, dans lesquels nous n’aurons plus peur de nous projeter sur mars ou d’autres planètes ; dans lesquels les obscurantismes verts ne nous empêcheront pas d’imaginer et de construire un monde de progrès. Mes futurs désirables opèrent en quelque sorte un rapprochement entre la spiritualité et les technologies.

Joyeux 1er avril !

Message à caractère informationnel

Vous l’aviez peut-être senti, cette interview est un fake. Nous ne sommes évidemment pas opposé.e.s à l’innovation technologique chez ENGAGE. Elle fera probablement partie des solutions.

Pour autant, certaines dérives de la géo-ingéniérie sont inquiétantes, lorsqu’elles risquent de bouleverser nos écosystèmes.

Elles peuvent également constituer un paravent nous empêchant de réfléchir à des inflexions plus fondamentales dont notre société a, à nos yeux, besoin…

Pour bien comprendre ce qu’est la géo-ingéniérie

La géo-ingénierie, qu’est ce que c’est ? 

Géo-ingénierie : scientifiques, milliardaires et militaires s’allient pour manipuler l’atmosphère 

Géo-ingénierie : les mécaniciens du climat

Définition de la géo-ingénierie

Géo-ingénierie : les apprentis sorciers du climat

Les articles de l’ActionLetter

Histoire de rire un peu, voici les deux articles que nous avions sélectionné pour cette fausse Action Letter, issus de journaux satiriques français : le Gorafi et Nordpresse. Bonne lecture !

Emmanuel Macron annonce un référendum pour savoir s’il faut faire un truc pour le climat

L’Arche de Noé, nouvelle arme contre le réchauffement climatique

Les fake news sont des informations mensongères diffusées dans le but de manipuler ou de tromper le public. Prenant une importance singulière à l’ère d’internet, elles peuvent émaner d’un ou de plusieurs individus (par le biais de médias non institutionnels comme les blogs ou les réseaux sociaux), d’un ou de plusieurs médias, d’une personnalité politique ou d’un gouvernement. Les articles contenant des infox emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées en vue d’augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne.”