LE MANIFESTE ENGAGE

Notre époque est au nouvel engagement. Nous le savons : les grandes crises, qui ébranlent notre monde et nous déboussolent tant, ne sont pas une fatalité. La crise, au contraire, est toujours le moment vital d’une décision sur le futur : la possibilité qui s’ouvre à nous d’enclencher une bifurcation positive pour nos sociétés, nos territoires, nos vies personnelles.

Car le vieux monde craque de toutes parts : urgence environnementale, productivisme outrancier, érosion de notre pacte social. Mais sa mise en crise n’est que l’exhortation cruciale à s’engager, imaginer et agir en faveur de l’émergence de ce nouveau monde qui, au sein de nos sociétés, s’expérimente déjà.

Autrement dit : nos grandes crises ne sont que l’autre nom de nos grands défis. Là est la conviction viscérale qui anime la communauté ENGAGE : ensemble, nous pouvons répondre aux grands enjeux qui s’imposent à notre temps et manifester ainsi les forces fécondes que nous portons déjà en nous.

Quelle boussole stratégique pour inspirer nos actions concrètes ? L’idéal que porte ENGAGE s’énonce simplement : construire, engagement après engagement, une société prospère, participative et écologique.

Qu’entendons-nous par là ? Au cœur de la crise contemporaine, il y a essentiellement une crise du lien. Crise du lien au vivant : nous avons perdu notre relation régénératrice avec la nature au profit d’un système d’exploitation qui menace désormais la stabilité du système Terre. Crise du lien social : nous nous sommes abîmés dans la fiction de l’individu tout puissant – cette croyance pourtant si récente – jusqu’à concevoir une société et des organisations qui abîment lorsqu’elles devraient prendre soin. Crise du lien à soi : nous oublions trop souvent qu’une vocation première de l’être humain n’est pas de performer à la manière d’un petit robot, mais d’exprimer sa puissance créative afin d’enrichir, à sa manière, à son échelle, le monde qu’il habite.

La société écologique ? Elle est une utopie mobilisatrice. Mieux : une entreprise concrète de réparation des liens défaits par les excès de l’ère industrielle. Car la société écologique se fonde sur une claire conscience que nous sommes tous, humains et non humains, interdépendants. Elle est une invitation à renouer avec notre sensibilité au vivant : sa passionnante complexité et son indispensable biodiversité. Elle invente un usage des sciences & technologies attentif à la subtilité mouvante du réel. Elle nous rappelle que c’est dans la relation authentique aux autres que nous actualisons nos forces personnelles. Elle réinscrit les entreprises dans un principe de coopération circulaire, de pleine responsabilité, de dialogue avec l’entièreté de ses parties prenantes. Et elle sait que les meilleures solutions en faveur du bien commun naissent de l’intelligence collective de tous les acteurs d’un même territoire, d’un même lieu, d’une même communauté, avec la régénération pour boussole.

Tels sont les 3 grands défis que notre époque nous adresse et qu’ENGAGE embrasse. Apprendre à habiter la planète Terre, initier un nouveau modèle de prospérité, œuvrer aux conditions d’un véritable épanouissement de l’humain et de la société — et, spoiler alert, il ne réside pas dans le fantasme d’une consommation exponentielle.

Ainsi, à l’insoutenable croissance infinie, hallucinée par le vieux monde, la société écologique oppose le principe d’une nouvelle prospérité : plus sobre, bien sûr, plus juste aussi, et plus enthousiasmante.