Anthropocène

L’anthropocène est un néologisme construit à partir du grec ancien (anthrôpos, «être humain ») et  (kainos, « nouveau », suffixe relatif à une époque géologique). Elle caractérise une nouvelle ère durant laquelle l’activité humaine est devenue la contrainte géologique dominante devant toutes les autres forces géologiques et naturelles qui avaient prévalu jusque-là.

Les scientifiques datent le début de cette période géologique à 1850, c’est-à-dire à la naissance de la période industrielle, ou à 1945, date à laquelle l’impact des Hommes sur le climat et la biodiversité s’est nettement renforcé.

Certaines approches, voulant marquer l’inégal impact des humains sur la biosphère parlent plutôt de capitalocène, insistant sur l’impact massif des économies capitalistes et des pays développés lorsque d’autres régions comme l’Afrique n’ont eu qu’une très faible contribution jusqu’ici.

Cette notion peut être rapprochée de celle de justice climatique qui montre le déséquilibre entre les pays développés, responsables depuis 1850 de la grande majorité des émissions et les pays du sud, très peu contributeurs mais les plus impactés par ces dérèglements.

Apprentissage-Action

L’apprentissage-action est l’un des principes clé d’ENGAGE. Il se fonde sur une interrelation entre l’acquisition de connaissances (notamment scientifiques) ou compétences (créativité, intelligence collective…) et leur expérimentation ou mise en œuvre pratique.

L’apprentissage-Action est fondamentale pour la transition environnementale et sociale car celle-ci doit s’appuyer sur l’acquisition profonde de connaissances et compétences nouvelles et sur leur mise en œuvre rapide dans les organisations.

Au cœur de nos activités, elle définit les formats de nos programmes ainsi que leurs objectifs. Nos parcours, en s’appuyant sur l’acquisition profonde de savoirs et compétences et sur des formats très interactifs et appliqués, ont ainsi pour mission de faciliter la mise en action de l’apprenant pour accélérer la transformation de son organisation.

Pour résumer, c’est par l’action que l’on approfondit les apprentissages et l’on apprend pour agir. 

Pour aller plus loin 
Nos formations : https://engage.world/se-former/
Notre atelier Mission Biodiversité : https://engage.world/mission-biodiversite/

Biodiversité

Le terme biodiversité, inventé en 1980 par Walter G. Rosen lors d’un congrès à Washington, désigne l’ensemble des espèces et gènes ainsi que leurs interactions dans des écosystèmes en mouvement. Il désigne l’ensemble du vivant humain et non humain.

C’est en 1992, lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro (1992), qu’est signée la Convention sur la diversité biologique qui reconnaît pour la première fois l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité.

Il y a aujourd’hui un consensus scientifique, notamment dans le cadre de l’IPBES*, pour affirmer que nous assistons à la 6ème crise de la biodiversité aussi appelée effondrement. Elle se caractérise notamment par la disparition de 70% des grands mammifères vivant en 50 ans (échelle mondiale), de 75% des insectes en 25 ans (échelle européenne) et de 30% des oiseaux en 30 ans (échelle européenne). Cette crise serait entre 100 et 1000 fois plus rapide que les précédentes.

Les cinq causes de cet effondrement sont le changement d’usage des terres et des mers (par exemple la déforestation), la surexploitation de certains organismes (par exemple la surpêche), le changement climatique (par exemple l’élévation de la température des océans), la pollution des eaux, des sols et de l’air (par exemple les pesticides) et enfin la propagation des espèces exotiques envahissantes (par exemple le frelon asiatique).

Il est aujourd’hui avéré que les activités humaines et en particulier économiques sont les seules responsables de la crise écologique, ce que l’on appelle aussi l’anthropocène.

Notons que les écosystèmes marins ou terrestres, s’ils ne sont pas totalement détruits peuvent être régénérés, ce qui doit motiver notre engagement individuel et collectif pour travailler à leur protection et à leur restauration.

Pour aller plus loin 
Pour en apprendre plus : https://www.mooc-biodiversite.com/
Pour se sensibiliser : https://engage.world/mission-biodiversite/
Pour se former : https://engage.world/formation-action-biodiversite/
Pour agir avec nous : https://engage.world/nos-defis-citoyens/

* La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est un groupe d’experts intergouvernemental, créé en 2012 par le programme des Nations unies pour l’environnement sur le modèle du GIEC (climat), afin de conseiller les gouvernements.

CSRD

L’acronyme CSRD, pour “Corporate Sustainability Reporting Directive”, désigne la directive sur le reporting environnemental, social et de gouvernance des entreprises.
Adoptée en décembre 2022, elle a pour objectif de normaliser l’information extra-financière des entreprises. Elle introduit pour la première fois une obligation de reporting et de vérification d’informations normées en matière de durabilité pour plus de 50.000 entreprises européennes.
Ce reporting devra de surcroît s’inscrire dans le principe novateur de ” double matérialité ” : une entreprise devra aussi bien identifier les risques et opportunités que la société et l’environnement ont sur elle, que les impacts (négatifs et positifs) qu’elle peut avoir sur eux.
La CSRD vient compléter les avancées de la Taxonomie verte, du Green Deal et de la SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation).

Il est à noté que la CSRD s’intéresse aux enjeux climatiques et de biodiversité et sera progressivement applicable aux entreprises de moyennes tailles.

La CSRD induit que l’entreprise doit répondre à des intérêts que nous pouvons qualifier de généraux et non simplement privés.

Pour aller plus loin 
– Lire la directive

D.I.R.A

L’acronyme D.I.R.A désigne la matrice utilisée par ENGAGE pour comprendre et identifier les interrelations de son organisation avec la biodiversité.
D.I.R.A désigne : dépendances, impacts, risques, leviers d’action.
– D = Les dépendances désignent les services écosystémiques rendus par la biodiversité, qu’ils soient matériels ou immatériels dont l’entreprise a besoin pour ses activités – les essences naturelles pour un parfumeur, les paysages pour une entreprise de tourisme, le bois pour un fabricant de mobilier, etc. Nous pouvons ajouter que toute entreprise est fondamentalement dépendante de la nature. Toute entreprise aura ainsi besoin de mobilier.
– I = Les impacts ou externalités négatives désignent les pressions qu’exerce l’entreprise, en lien avec les cinq grandes causes d’érosion de la biodiversité – artificialisation des sols, dérèglement climatique via les émissions de gaz à effet de serre, par exemple.
– R = Les risques sont multiples et en lien avec les causes d’érosion. Ils peuvent être directs (mise en danger de l’activité opérationnelle) ou indirects (réputationnels par exemple). Citons la disparition d’une espèce, la difficulté à recruter de nouveaux collaborateurs ou à se financer.
– A = Les actions ou les leviers d’action sont les réponses ou solutions que l’entreprise peut apporter pour réduire ses dépendances, ses impacts et ses risques. L’ambition est bien sûr dans un premier temps d’atténuer les pressions sur la biodiversité, d’éventuellement contribuer à sa restauration voire, pour certains secteurs d’activité, d’essayer de favoriser sa régénération.

Nous utilisons ainsi le D.I.R.A lors de nos ateliers MISSION Biodiversité, lors de nos formations ou dans les Défis que nous lançons dans les entreprises. C’est une première étape fondamentale dans une démarche biodiversité.

Pour aller plus loin 

– Tester le D.I.R.A lors d’un atelier MISSION Biodiversité
– Appliquer le D.I.R.A à son entreprise lors d’une formation ACTION Biodiversité ou au cours d’un DÉFI

Entreprise restauratrice

L’entreprise restauratrice a pour mission de contribuer à protéger et à restaurer la biodiversité.

Elle part du principe que, si nos modèles économiques et les entreprises sont majoritairement responsables de l’effondrement du vivant, elles disposent aussi des leviers pour atténuer leur impact et contribuer à la restauration des écosystèmes.

Pour cela, il s’agit pour l’entreprise de mieux comprendre les racines du problème puis de se transformer en alliés du vivant, en réduisant ses dépendances et ses impacts.

La dimension d’apprentissage est donc fondamentale et passe par la formation en profondeur de ses salariés, managers et décideurs aux principaux savoirs et compétences de la transition environnementale et sociale.

La transformation implique la réduction de ses impacts, et à un niveau d’intensité plus élevé, de repenser son modèle d’affaires.

Transformer, cela signifie :

  • Réduire ses impacts sur le vivant, à tous les niveaux de sa chaîne de valeur (production, distribution, financement, etc.)
  • Redéfinir son modèle d’affaires en privilégiant, par exemple, l’économie d’usage ou de la fonctionnalité (je vais proposer un service plutôt que vendre un produit) ;
  • Rediriger ou renoncer à certaines activités trop ‘impactantes’ sur la planète (action la plus difficile).

Replacer l’entreprise au service du vivant, cela veut donc dire la réinventer, pour son bien et celui de la planète. Pour son bien, car ces transformations sont les conditions de sa résilience. Face aux risques, nouveaux et de plus en plus intenses qui l’étreignent, opérationnels, financiers, réglementaires, réputationnels, une entreprise qui ne se transforme pas se condamne, à court ou moyen termes, selon les secteurs.

Pour réussir ce pari de la restauration, l’entreprise doit, à nos yeux, évoluer dans trois dimensions et se muer en une organisation apprenante, participative et ouverte.

  • Organisation apprenante, pour faire entrer en son sein de nouvelles connaissances, fondamentales, dont elle était auparavant éloignée, comme les sciences du vivant.
  • Organisation participative, afin que tous ses collaborateurs et décideurs, à tous les niveaux hiérarchiques, participent à sa refonte, car les solutions sont au croisement des enjeux opérationnels et stratégiques, des activités et des métiers.
  • Organisation ouverte enfin, car c’est avec son écosystème de partenaires, fournisseurs, acteurs publics, associations, citoyens, qu’elle pourra définir des actions pertinentes, en relation avec son territoire.

Il est difficile aujourd’hui d’ériger en exemple des entreprises modèles, ayant réussi l’ensemble de ces transformations et mutations. Certaines pourtant montrent le chemin et présentent des innovations qu’il paraît utile de mettre en avant. Citons :

  • Interface qui depuis des décennies s’emploie à réduire ses impacts en traitant et en réutilisant ses déchets et ceux de ses concurrents, s’inspire du vivant pour réduire l’utilisation de produits chimiques ou de matières premières.
  • Michelin qui ne vend plus mais facture un service de location de pneus dont le prix est fonction des kilomètres parcourus, ce qui réduit substantiellement l’utilisation de matières premières.
  • Bioblued, petite entreprise bretonne, productrice de pâtes alimentaires qui, dans une approche systémique, forme notamment ses fournisseurs à l’agriculture écologique.

L’entreprise restauratrice entend réinventer une relation nouvelle à la nature, dans son acception la plus large. En prenant soin des écosystèmes et des territoires sur lesquels elle est implantée, mais aussi des femmes et des hommes avec qui elle interagit, en interne ou en externe.
Elle replace ainsi le sens au cœur de sa mission et redevient un espace de confiance et d’engagement, respectueuse du vivant, humain et non humain.

Pour aller plus loin 
Pour en apprendre plus : https://engage.world/programme-transformation/
Pour se former : https://engage.world/formation-action-biodiversite/
Pour agir avec nous : https://engage.world/nos-defis-citoyens/

* La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est un groupe d’experts intergouvernemental, créé en 2012 par le programme des Nations unies pour l’environnement sur le modèle du GIEC (climat), afin de conseiller les gouvernements.

GIEC & IPBES

Le GIEC – Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat – désigne la plateforme intergouvernementale sur les enjeux climatiques dont la mission est d’évaluer et de synthétiser l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques disponibles, de façon neutre et objective, en rapport avec la question du réchauffement climatique.

Créé en 1988 sous l’égide de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le GIEC est ouvert à tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies et regroupe 195 États.

Les évaluations du GIEC sont fondées sur les publications scientifiques et techniques, dont les auteurs opèrent une synthèse critique. Elles sont publiées sous la forme de rapports synthétiques ou portant sur un aspect particulier du changement climatique, au sein de cycles d’évaluation d’une durée approximative de sept ans.

Le GIEC a pour principale activité la production de rapports, de directives méthodologiques et de documents techniques. Ces documents scientifiques sont utilisés par les gouvernements afin d’« élaborer des politiques dans le domaine du climat » et au cours des négociations internationales des COP pour le climat.

Rédigés par des centaines de scientifiques des États membres, les travaux du GIEC aboutissent également à des résumés à l’intention des décideurs, formellement validés à l’unanimité par les délégués des États, avec l’assentiment des auteurs scientifiques.

Le GIEC est organisé en trois groupes de travail :

  • Le groupe no 1 étudie les aspects scientifiques du changement climatique ;
  • Le groupe no 2 étudie les conséquences, la vulnérabilité et l’adaptation, pour les systèmes socio-économiques comme pour les systèmes naturels ;
  • Le groupe no 3 étudie l’atténuation du changement climatique.

L’IPBES – Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques – est un groupe d’experts intergouvernemental créé en 2012 par le programme des Nations unies pour l’environnement sur le modèle du GIEC, afin de conseiller les gouvernements sur les enjeux de biodiversité.

Tous les ateliers, formations et activités conduites par ENGAGE sont notamment fondées sur les travaux de ces deux organisations.

Pour aller plus loin
– Lire la synthèse du rapport du GIEC pour les décideurs (en français)
– Lire la synthèse du dernier rapport de l’IPBES pour les décideurs (en français)

Intelligence collective

Nous pouvons la définir en introduction comme la capacité d’un groupe à réfléchir et à agir ensemble de manière performante, pour créer de la valeur individuelle, collective ou globale.

Elle peut aussi être définie comme un processus permettant de trouver de nouvelles idées, pour avancer sur un sujet ou résoudre collectivement un problème complexe.

Elle permet de mieux fonctionner et s’organiser ensemble et de mieux se comprendre. En d’autres mots, elle permet de créer du lien, de fédérer et de donner du sens.

L’intelligence collective est par construction un processus émergeant qui réunit des intelligences, des expériences, des expertises diverses. Fédérant des communautés ou collectifs constitués ou ad hoc autour d’objectifs communs, elle nécessite la création de cadres, principes et règles précis et acceptés par tous les participants.

Parce que la transition environnementale et sociale est complexe, nécessite de se poser des questions nouvelles, de faire émerger des solutions nouvelles au croisement de différentes disciplines ou métiers, l’intelligence collective constitue un instrument et une approche particulièrement adaptés.

Il est à nos yeux important de ne pas confondre le processus d’intelligence collective et la prise de décision qui peut ou doit rester la prérogative des équipes dirigeantes et de la gouvernance des organisations (par exemple son Comex).

L’intelligence collective est l’un des principes clés d’ENGAGE que nous utilisons dans nos Défis Citoyens, pour faire émerger les projets à impact, ou pour faire travailler ensemble les parties constituantes de l’entreprise (salariés, dirigeants, actionnaires) mais aussi ses parties prenantes et son écosystème (clients, fournisseurs, territoires, association et ONG expertes, citoyens, etc.).

Parmi les formats d’intelligence collective que nous utilisons, notons le co-développement, l’Open-forum, le World-Café.

Pour aller plus loin
Pour expérimenter l’intelligence collective : https://engage.world/mission-biodiversite/
Pour agir avec nous en intelligence collective : https://engage.world/nos-defis-citoyens/
Pour se former : https://engage.world/se-saisir-de-lintelligence-collective/

Gaz à effets de serre

Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribuent ainsi à l’effet de serre.

Les principaux GES sont, dans l’ordre :

La vapeur d’eau

Le dioxyde de carbone (CO2)

Le Méthane

Le protoxyte d’azote

L’ozone protosphérique

Les émissions et la concentration de GES dans l’atmosphère ont fortement augmenté depuis 1850 sous l’effet des activités humaines et continuent d’augmenter à un niveau global année après année.

Il faudrait réduire les émissions d’au minimum 5% par an pour rester dans la limite de 1,5 degré de réchauffement climatique, telle que définie par les Accords de Paris (réchauffement entre 1850 et 2100).

Pour rester dans les limites définies par les Accords de Paris, nous devrions ainsi limiter nos impacts à 2 tonnes par an et par habitant en émission d’équivalent carbone à l’échelle mondiale. En France, nous sommes en moyenne à 10 tonnes.

Il est important de considérer les différentes méthodes de comptabilisation des émissions par pays.

  • En valeur brute, quel que soit le nombre d’habitants d’un pays.
  • En valeur relative, rapportée au nombre d’habitants.
  • Avec prise en compte des émissions importées (produits consommés en France mais produits à l’étranger). La prise en compte des émissions importées double le poids de la France (environ 2% des émissions mondiales pour moins de 1% de la population mondiale).

Pour aller plus loin
Pour mieux comprendre le sujet : https://fresqueduclimat.org/
Mesurer son empreinte carbone avec 2tonnes : https://www.2tonnes.org/

Limites planétaires

Les limites planétaires constituent une grille de lecture pour mesurer les impacts de l’activité humaine sur la planète et comprendre si nous demeurons dans un « espace de vie sûr pour l’humanité »

Conduits par le chercheur suédois Johan Rockström, du Stockholm Resilience Center, des chercheurs internationaux quantifient les risques que les perturbations anthropiques (provoquées par l’homme) font peser sur la planète et sur les équilibres naturels. Les 26 chercheurs publient en 2009 une liste de neuf limites dont le dépassement remettrait en cause nos conditions de vie sur Terre.

Pour neuf grands processus impliqués dans le fonctionnement du « système Terre » – le climat, la biodiversité, les forêts, l’eau douce, l’acidification des océans, les cycles de l’azote et du phosphate, pollutions chimiques, les aérosols émis dans l’atmosphère, la couche d’ozone -, les scientifiques définissent donc neuf limites. Franchir chaque limite augmente le risque de déstabiliser l’environnement planétaire de manière irréversible, avec des impacts majeurs pour les êtres vivants. 

La situation est hautement préoccupante car les limites tombent les unes après les autres à tel point que 6 limites ont aujourd’hui été dépassées. 

Notons cependant que ces processus ne sont pas irréversibles. Prenons l’exemple du protocole de Montréal signé en septembre 1987 par 24 pays et par la Communauté économique européenne. Il a permis de réduire massivement les émissions de substances à l’origine de l’appauvrissement de la couche d’ozone (gaz fluorés – SACO). Aujourd’hui, la couche d’ozone est repassée sous la limite planétaire. 

Les efforts à fournir pour diminuer massivement les GES (Gaz à effet de serre) ou pour enrayer l’effondrement de la biodiversité sont notoirement plus complexes que ceux déployer pour enrayer le déclin de la couche d’ozone. Tout espoir n’est pas perdu pour autant et cette victoire obtenue de haute lutte au XXème siècle encourage nos engagements actuels.

Pour aller plus loin
– Découvrir le Stockholm Resilience Center

RSE

La responsabilité sociétale des entreprises ou responsabilité sociale des entreprises (RSE, en anglais CSR pour corporate social responsibility) désigne la prise en compte par les entreprises, sur une base volontaire et parfois juridique, des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités. Les activités des entreprises sont entendues au sens large : activités économiques, interactions internes (salariés, dirigeants, actionnaires) et externes (fournisseurs, clients, autres acteurs de la société civile).

La RSE a longtemps été considérée dans son acception réglementaire ou normative et synonyme de contraintes.

Désormais, il s’agit à nos yeux de penser l’entreprise comme une organisation au service de l’Humain et de la planète, dans un contexte marqué par la reconnaissance de limites planétaires.

Pour aller plus loin
Pour se former à la transformation environnementale et sociale : https://engage.world/programme-transformation/

Taxonomie européenne

La taxonomie européenne désigne la classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement. Son objectif est d’orienter les investissements vers les activités « vertes ».

Selon cette classification, une activité est classée comme durable si elle correspond à au moins l’un des six objectifs suivants :

– atténuation du changement climatique ;
– adaptation au changement climatique ;
– utilisation durable et protection des ressources aquatiques et marines ;
– transition vers une économie circulaire ;
– contrôle de la pollution ;
– protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Initialement instaurée en 2020, une nouvelle classification a été proposée par la Commission européenne le 31 décembre 2021. Celle-ci intègre les énergies du gaz et du nucléaire, qui ont « un rôle à jouer pour faciliter le passage aux énergies renouvelables » et à la neutralité climatique.

L’intégration du gaz est évidemment combattue par les acteurs de la transition, celui-ci étant une énergie fossile largement émettrice en termes de gaz à effet de serre. Pour le nucléaire, si l’on peut s’accorder à dire que cette forme d’énergie est peu émettrice de GES, ce sont les conditions et l’impact des extractions et de la production d’uranium ainsi que le traitement des déchets qui rend cette classification questionnable et questionnée.

Pour aller plus loin
– Lire le communiqué de la Commission européenne
– Lire notre article sur les nouvelles réglementations 

Théorie du Donut

A travers cette théorie, Kate Raworth, à l’époque chercheuse à Oxfam Grande-Bretagne, associe les enjeux d’intégrité environnementale et de justice sociale. Elle propose des points de connexion et une vision décloisonnée.

Au cœur du donut, se retrouvent des personnes dont leurs besoins vitaux essentiels ne sont pas assurés.
L’autrice définit ainsi 12 besoin de bases dont personne ne devrait manquer (alimentation, santé, éducation, eau potable, logement, accès à un travail digne, égalité des genres, une voix politique, etc). Ce premier cercle vert est «le plancher social » et constitue le but à atteindre pour assurer l’épanouissement de chacune et chacun.

Mais cet épanouissement ne peut se faire au-delà d’un cercle extérieur, ce que Kate Raworth appelle le « plafond environnemental ». Collectivement, nous ne pouvons utiliser les ressources de manière trop intensive, au risque de soumettre l’équilibre de la planète à une trop grande pression.

La Théorie du Donut s’appuie ainsi sur les 9 limites planétaires parmi lesquelles les changements climatiques, la perte de biodiversité, l’acidification des océans, la pollution chimique.

La théorie s’appuie par ailleurs sur 7 principes : changer le but, prendre en compte l’ensemble du tableau, cultiver la nature humaine, mieux connaître les systèmes, redessiner pour redistribuer, créer pour regénérer, et enfin, être agnostique en matière de croissance.

Pour résumer, la théorie du Donut définit le cadre devant permettre aux 8 milliards d’habitants de notre planète de vivre dans des conditions acceptables sans dégrader le vivant.

Cette théorie, au-delà de son cadre théorique, trouve aujourd’hui des applications pratiques dans la gestion de nos territoires ou, à moindre échelle, de nos organisations. Ainsi, la ville d’Amsterdam s’est appuyée sur les travaux de Kate Raworth pour écrire sa stratégie de développement à horizon 2050.

Pour aller plus loin
– Lire le livre de Kate Raworth : l’économie de demain en 7 principes
– Suivre la formation Transformation

Transformation

Nous entendons ici la Transformation comme le processus ou la trajectoire dans lequel s’engage une entreprise désireuse de participer à la transition environnementale et sociale.

Cette transformation peut se faire à plusieurs niveaux d’intensité :

  • Transformer, cela signifie d’abord réduire ses interrelations avec le vivant et donc ses dépendances et impacts sur la biodiversité et le dérèglement climatique.
  • Transformer, cela signifie ensuite redéfinir son modèle d’affaires en privilégiant, par exemple, une économie d’usage ou de la fonctionnalité.
  • Transformer, cela signifie enfin, et il s’agit sans nul doute de l’étape la plus complexe, rediriger ou renoncer à certaines activités intrinsèquement trop impactantes. Nous parlerons ici de redirection écologique.

Pour réussir une telle transformation, l’entreprise doit opérer une mue assez fondamentale.

  • Se muer en organisation apprenante tout d’abord pour faire entrer, en son sein, de nouvelles connaissances, de nouveaux savoirs et compétences dont elle était auparavant éloignée, les sciences du vivant par exemple.
  • Se muer en organisation participative, pour que tous ses collaborateurs et décideurs, à tous niveaux hiérarchiques, participent à sa refonte, car les solutions sont au croisement des enjeux opérationnels et stratégiques, des activités et des métiers.
  • Se muer enfin en organisation ouverte, car c’est avec l’ensemble de ses parties prenantes, en relation constante avec son écosystème, qu’elle pourra définir des actions pertinentes, en relation avec son territoire.

Notons aussi que cette transformation est aujourd’hui une nécessité pour l’entreprise, de plus en plus soumise à des pressions ou risques d’ordres réglementaires, financiers, opérationnels, de marché ou réputationnels. La transformation est une condition nécessaire de sa résilience à court ou moyen termes.

La transformation est donc synonyme d’une évolution forte voire radicale mais aussi passionnante à même de fédérer ses équipes autour d’un projet vertueux pour le vivant et l’entreprise elle-même.

Pour aller plus loin
Lire notre article sur l’entreprise restauratrice : https://engage.world/lentreprise-au-defi-de-la-biodiversite/
Pour se former à la transformation : https://engage.world/programme-transformation/
Pour engager la transformation écologique de son entreprise : https://engage.world/engager-votre-transformation/

Triangle de l’inaction

Le triangle de l’inaction est une théorie visant à expliquer pourquoi la transition écologique ne s’est jusqu’à présent pas réalisée ou trop lentement.

Elle part du principe que cette transition nécessite l’engagement conjoint des citoyens, du monde économique et de la sphère politique.

Quels sont les facteurs expliquant ce triangle :

Les citoyens n’étaient pas suffisamment informés par les médias, ou trompés par les lobbies et donc pas suffisamment conscients des phénomènes à venir, à savoir le dérèglement climatique et la chute de la biodiversité, pourtant excessivement documentés depuis des dizaines d’années.

Face à cette société civile peu conscientisée, les politiques n’avaient aucune motivation politique pour agir. La pression populaire et électorale n’allait pas dans ce sens. Constatons aussi que leur niveau de connaissances des enjeux était, lui aussi, très faible.

Par construction, la pression mise par les politiques sur le monde économique était donc, elle aussi, limitée. Et, par effet miroir, les entreprises, peu conscientes et insuffisamment à l’écoute des risques que ces crises faisaient peser sur leur activité n’avaient elles-mêmes peu de motivations pour demander aux politiques d’agir.
Elles ne ressentaient aucune pression en interne de leurs salariés-citoyens, nous l’avons déjà mentionné et se contentaient de politiques RSE timides et suivistes.

Le triangle de l’inaction explique une société bloquée et un renvoie des responsabilités. Il s’agit aujourd’hui de l’inverser pour appuyer la naissance d’une dynamique, vertueuse, de mise en mouvement de la société, que nous pouvons appeler VORTEX DE LA RÉGÉNÉRATION.

Cette analyse tend à démontrer que toutes les formes d’actions sont souhaitables et se complètent :
– Faire pression sur les médias pour qu’ils alertent, informent et accélèrent la prise de conscience citoyenne.
– Favoriser la mobilisation de la société civile, des consommacteurs et salariés-citoyens, pour qu’ils pèsent de plus en plus sur les décideurs économiques, au sein de leurs organisations et sur les décideurs politiques à toutes les échelles territoriales.
– Faire pression sur les politiques pour qu’ils aient le courage d’édicter des réglementations et incitations à la hauteur des enjeux et de les faire appliquer.