Les feux de forêt sont de plus en plus fréquents et virulents dans notre pays, mais également à travers le monde. Pourtant, initialement, ces feux sont des phénomènes naturels, qui participent étonnamment au maintien de la biodiversité.

Dans différents milieux, comme les plaines ou les forêts, leurs évolutions constantes amènent un phénomène de “succession écologique”. Ce dernier correspond à l’évolution et au développement d’un milieu écologique au travers de différents stades. Arrivé au stade maximum de développement, certaines espèces peuvent alors se retrouver dans une situation de concurrence, notamment pour les ressources naturelles. À ce moment-là, un feu de forêt issu d’un phénomène naturel, permettra de ramener un milieu à un état initial ou modéré, permettant ainsi à certaines espèces de ne plus être en concurrence, mais de coexister. Certains spécialistes ont donc développé une hypothèse, selon laquelle un degré de perturbation intermédiaire dans sa fréquence ou son intensité, favoriserait la diversité génétique des milieux.

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Seulement, les feux qui touchent les différents milieux de notre planète, ne sont plus uniquement le résultat de phénomènes naturels, mais bien des conséquences des activités humaines et du réchauffement climatique.

 

Dès lors, les conséquences sur la biodiversité ne sont plus du tout favorables et accentuent son érosion :

  • Les feux de forêt impactent directement la végétation des milieux, augmentant ainsi l’érosion des sols qui étaient alors protégés par la couverture végétale et stabilisés par les racines. En conséquence, le milieu ne jouera plus son rôle de régulateur des eaux, perturbant ainsi directement les ressources d’eau douce disponibles.

  • La faune est également directement impactée. Les plus gros mammifères et oiseaux peuvent réussir à s’échapper à temps, mais ce n’est pas le cas de la majorité des espèces, comme les insectes ou les amphibiens par exemple. Les espèces endémiques, présentes uniquement sur le territoire touché, sont alors directement menacées de disparition, car elles auront plus de difficultés à s’adapter à un autre milieu.

 

Malheureusement, les incendies extrêmes causés directement ou indirectement par l’action humaine risquent d’augmenter de 50% d’ici 2100 d’après les Nations Unies.

 

Afin de favoriser au mieux la reconstitution des milieux et la reprise de la biodiversité, des actions sont mises en place, notamment par l’Office Nationale des forêts. En Gironde, où les incendies ont fait rage l’été dernier, les équipes de l’ONF sont très actives sur le terrain.
Dans un premier temps, c’est un moment d’observation qui a été mis en place, pour identifier quels arbres ont pu survivre, où il est nécessaire de replanter, mais surtout d’établir un diagnostic précis de l’état de la biodiversité. La stratégie choisie est de travailler sur la fonctionnalité des habitats naturels afin de favoriser le retour des espèces de faunes et de flores au fur et à mesure. Des enquêtes spécifiques sont également réalisées sur certaines espèces menacées, comme la Grande Noctule, la plus grande chauve-souris d’Europe. La capacité de récupération des espèces dépendra également de leurs caractéristiques propres comme la longévité, la fécondité et leurs possibilités de déplacements.

Les équipes de l’ONF estiment qu’entre 40 et 100 ans seront nécessaires pour retrouver la richesse de ces milieux.